Bières de mars pour fêtes d’octobre : Märzen

Depuis 2018 on s’est ainsi penchés sérieusement sur le sujet des pilsners : notre voyage d’études en République Tchèque a débouché sur une série d’expérimentations tout au long de l’année, et à la sortie de D pilsner début 2019: une vraie bière de tous les jours, une fermentation à basse température, une garde longue, une quête d’équilibre plutôt que d’exubérance.

Aujourd’hui, on poursuit avec notre Märzen et son énigmatique tréma nos explorations de styles anciens un peu délaissés, toujours marqués par de belles histoires et une belle buvabilité. Les Märzen sont des bières de tradition allemande qui combinent le caractère riche et malté des bières ambrées et le côté sec et léger des lagers ou bières de fermentation basse, une sorte de fraîcheur caramélisée…

A l’origine, il s’agissait de bières brassées en mars, avant la fin de la saison autorisée pour le brassage. Au 16e siècle un décret encadrait en effet les saisons de brassage autorisé en Allemagne : il était interdit de brasser en été car les températures élevées créaient des problèmes de fermentation. Il fallait donc brasser en mars et avril suffisamment de bières pour couvrir les besoins des mois d’été jusqu’en octobre ou l’activité de brassage reprenait.

Pendant les fêtes de fin de récolte qui se tenaient en septembre/octobre (et qui allaient devenir plus tard l’Oktoberfest), on buvait donc les bières brassées 6 mois auparavant.

Pour respecter ce souvenir, nous avons rempli 4 barriques de notre Marzen pour une lente maturation jusqu’au mois de septembre (les 4 barriques proviennent du domaine Agapé en Alsace et ont contenu auparavant du pinot noir : nous avions déjà brassé Saison Pinot Noir et Le Temps des Merises avec des barriques provenant du domaine de Vincent Sipp à Riquewihr), mais nous souhaitions aussi proposer dès maintenant cette bière fraîchement brassée !

 

Notes de dégustation : robe cuivrée, bel éclat  rougeoyant; le nez est marqué par les malts caramélisés et toastés, notes gourmandes de pain et de brioche. En bouche, le profil est malté, légères notes de fruits rouges mais la finale est sèche et légère dans l’idée des lagers : une ambrée légère, riche mais rafraîchissante.

Thomas Deck
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